[Résumé] Meat consumption, health, and the environment

Voici une synthèse de l’article « Meat consumption, health, and the environment » écrit par H. Charles J. Godfray, Paul Aveyard, Tara Garnett, Jim W. Hall, Timothy J. Key, Jamie Lorimer, Ray T. Pierrehumbert, Peter Scarborough, Marco Springmann, Susan A. Jebb et publié par la revue Science (20 Jul 2018: Vol. 361, Issue 6399, DOI:10.1126/science.aam5324).

Avertissement : je ne fais que synthétiser les propos des auteurs, que je ne m’approprie pas.

Aujourd’hui, la consommation de viande est un problème majeur.

Premièrement, elle pose des problèmes écologiques. L’alimentation du bétail demande une énorme quantité de terres agricoles, ce qui mobilise des ressources et encourage la destruction des habitats naturels: 71% de la destruction des forêts tropicales est imputable à l’élevage du bétail et 14% de plus aux cultures commerciales. Le surpâturage a également un effet néfaste sur la faune et conduit à l’érosion des sols.

La production animale est une source majeure de gaz à effet de serre: la viande rouge représente à elle seule plus de la moitié des émissions totales de GES de l’agriculture en équivalent CO2, tandis que la volaille, les produits laitiers et les œufs en représentent 20%. Globalement, la production animale est responsable d’environ 15% de toutes les émissions anthropiques. Le bétail produit également d’autres polluants (fumier principalement), stressant les ressources en eau: l’agriculture utilise plus d’eau douce que toute autre activité humaine, et près d’un tiers de cette quantité est nécessaire au bétail (à 98% pour faire pousser son alimentation …).  

Ensuite, une consommation élevée de viande, en particulier de viande transformée, cause des problèmes de santé. Par exemple, des apports élevés de viande rouge et/ou transformée sont corrélés à des taux de mortalité plus élevés et le CIRC estime que 34 000 décès par cancer par an dans le monde sont attribuables à des régimes riches en viande transformée. Cependant, ces études pourraient être difficiles à interpréter. 

Par exemple, une consommation de viande inférieure peut signifier autant un mode de vie soucieux de la santé que la pauvreté, les premières impliquant des variables diminuant la mortalité, les dernières variables l’augmentant. Cependant, une étude estime que, ces différences prises en compte, le passage d’une alimentation riche en viande à une alimentation plus végétale pourrait réduire les taux de mortalité mondiaux de 6 à 10%. De plus, le bétail peut agir comme source d’infection et, en raison de la forte utilisation d’antibiotiques, favoriser l’apparition de bactéries résistantes.

Malgré ces risques, la consommation de viande augmente rapidement dans le monde. Elle est, ces dernières années, largement due à la hausse des revenus de pays comme la Chine. Elle correspond à ce que l’on appelle la «loi de Bennett», selon laquelle à mesure que les gens s’enrichissent, leur alimentation passe d’une alimentation largement basée sur des féculents à des régimes qui incorporent des quantités croissantes de céréales raffinées, de fruits, de légumes, de viande et de produits laitiers.

Cette hausse devrait se poursuivre. Des études estiment que la consommation de viande augmentera de 62 à 144% d’ici 2050.

Comprendre les moteurs de la consommation de viande est déterminant pour l’influencer. Pour une petite minorité de personnes, il n’y a pas de régime alternatif, par exemple pour les pasteurs nomades dans le désert et les communautés traditionnelles de l’Arctique inuit.

Le prix de la viande et les revenus des personnes sont également une variable importante, la première limite la consommation de viande, la seconde surmonte la première. Les facteurs biologiques et les déterminants psychologiques interagissent également pour façonner les régimes alimentaires: comment la consommation de viande est socialement valorisée.

Les études tendent à montrer que les gens justifient leur consommation de viande parce qu’elle serait «naturelle, normale, nécessaire ou agréable». Apparaissant «normale», elle n’est pas remise en cause. Cependant, c’était également le cas pour le tabagisme, donc cela peut changer.

Les actions des États contre la consommation de viande sont entravées par le fait que le bétail représente 40% de la production agricole en termes de prix et a souvent une forte influence de lobbying et pourrait être combattu par le droit international. Par exemple, le Samoa a été contraint d’annuler une interdiction des importations de viande grasse introduite en tant que mesure anti-obésité. Plus globalement, ils sont également rendus plus difficiles par l’idée que le gouvernement devrait être minimal.

Une action pertinente pourrait être «utilement envisagée par la théorie des deux processus (Fig. 5), qui considère le rôle des processus conscients et non conscients opérant en parallèle pour influencer la sélection des aliments» .

Pour les processus conscients: tout d’abord, cela pourrait impliquer de donner plus d’informations au consommateur, par exemple par le biais d’étiquettes. Il peut également y avoir des incitations matérielles à manger moins de viande, par exemple par le biais d’une intervention fiscale: même une taxe danoise de courte durée sur la teneur en graisses saturées des aliments entre 2011 et 2012, qui a augmenté les prix de certains produits à base de viande de 15%, a eu des résultats observables positifs . Une taxe sur les produits en proportion des émissions de GES pourrait également avoir des résultats intéressants. Le développement de substituts à la viande pourrait également être une solution pour faciliter le changement.

Pour les processus inconscients: au restaurant, mettre des options végétariennes au début et non à la fin des menus et réduire les portions de viande dans les repas influence le comportement du consommateur sans choix conscient de sa part et sans dégrader l’expérience du consommateur.

Points notables:

  • Différence d’impact entre les GES (p.4)
  • Les émissions de GES des bovins pourraient être causées par la manière dont ils sont élevés: le pâturage, qui concerne 4% de toute la production de viande, pourrait aider à capter le CO2, mais c’est discutable. (p.5)